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Yolic Rougegnaud et la licorne charolaise

25 août 2024. Yolic Rougegnaud, champion cycliste paralympique du Roannais, rentre de Crémeaux où il vient de terminer son dernier entraînement. Il prépare ses bagages pour Paris. Soudain, il s’écrit : « Ma corne ! » Il ne retrouve plus sa corne de Charolaise porte-bonheur ! Il l’a toujours accrochée au cadre de son vélo. Il appelle aussitôt la mairie de Crémeaux et tombe sur la directrice du centre aéré. 
— Bonjour, ici Yolic Rougegnaud. J’ai perdu ma corne de Charolaise porte-bonheur ! 
— Yolic Rougegnaud ? Notre futur champion olympique ?
— Pour gagner, j’ai besoin de ma corne de Charolaise !
— Pourquoi tu m’appelles moi ?
— Parce que je suis venu m’entraîner à Crémeaux ce matin !
— Ah ! Je comprends mieux ! Seulement, je ne peux pas t’aider, je garde les enfants du village. Appelle plutôt la police, je suis sûre qu’ils vont te la retrouver !
Ils raccrochent. Yolic fait le numéro de la police. Quant à la directrice, elle retourne s’occuper des enfants, qui sont en train de faire du vélo dans la cour. Tous ? Non. Car deux d’entre eux, Eliot et Léa, qui étaient sous la fenêtre ouverte de son bureau, ont entendu la conversation et se sont dit : 
« Et si nous allions la chercher, nous, cette corne de Charolaise ? »

Ni une ni deux, ils se dirigent discrètement vers le portail, s’assurent que personne ne les regarde et s’échappent en grimpant au grillage. Ils se dirigent vers la route principale et cherchent des indices du passage du champion. Ils commencent par interroger Jean-Claude, un monsieur du village qui lit tous les jours son journal le matin sur le banc de la place de l’école. L’après-midi, il est là aussi : il fait des tours de Crémeaux et s’assoit sur le banc chaque fois qu’il passe devant pour prendre un petit casse-croûte. 
— Bonjour, Jean-Claude ! 
— Bonjour, les enfants !
— N’auriez-vous pas vu passer Yolic Rougegnaud ce matin ?
— Yolic Rougegnaud ! Le célèbre champion ?
— Oui ! Il s’est entraîné à Crémeaux ce matin. L’avez-vous vu passer ?
— Ah non, il n’est pas passé par ici, je l’aurais forcément vu !
Les deux enfants regardent et se comprennent : s’il n’est pas passé par la route de l’école, il est forcément passé par l’église. Ni une, ni deux, ils courent vers l’église. Aucun indice, personne pour répondre à leurs questions. Alors, ils poursuivent le long de la route. Aucune trace ni aucun indice de corne de Charolaise. Ils sortent du village et croisent soudain Gérard, le fermier. Ils lui demandent s’il n’aurait pas vu passer Yolic Rougegnaud. 

— Pour sûr que je l’ai vu ! Il s’est même arrêté boire un verre de lait chez moi !
— Ah bon ? Et auriez-vous trouvé une corne de Charolaise après son passage ? 
— Une corne de Charolaise ? dit-il en se grattant la tête. Ça ne me dit rien…
Eliot et Léa lui demandent s’ils peuvent venir enquêter chez lui. Il est d’accord. Gérard remonte dans son tracteur pour aller faucher un champ. Les deux enfants vont toquer à la porte de la ferme. Une vache ouvre la porte et dit : 
— Bonjour, les enfants, que faites-vous là ? Vous n’êtes pas au centre aéré aujourd’hui ? demande Marguerite (c’est le nom de la vache).
— On y était, mais on cherche la corne de Charolaise porte-bonheur de Yolic Rougegnaud. L’aurais-tu vue ? 
Marguerite devient toute rouge et se met à trembler. Les deux enfants la rassurent et lui promettent qu’il ne va rien lui arriver si elle leur raconte ce qu’elle sait. En confiance, elle commence son récit : Georgette, une autre vache du troupeau, est née sans corne. Depuis, elle est triste… Elle se sent différente des autres vaches, moins forte, moins belle… Quand Marguerite a vu la corne accrochée au vélo de Yolic Rougegnaud le matin, ni une ni deux, elle a décidé de la décrocher. Elle est allée trouver Roger, le vieux lapin, a ouvert son clapier avec ses sabots, et il est venu croquer la ficelle qui retenait la corne porte-bonheur au cadre du vélo. Marguerite l’a ramassée et a couru à l’étable, où Georgette était allongée à terre, à pleurer comme d’habitude. Elle lui a tendu la corne en lui demandant de ne pas bouger, puis elle est allée chercher les deux enfants du fermier.
Quand ils sont arrivés, ils ont tout de suite vu ce qu’il fallait faire et sont remontés dans leur chambre, trouver le kilo de Tapafix que leur maman venait de leur acheter pour la rentrée. De retour vers Georgette et Marguerite, ils ont étalé la Tapafix sur la tête de Georgette, et enfoncé la corne dedans. 

Eliot et Léa écoutent attentivement l’histoire, puis demandent : 
— C’est incroyable ! Et où est-elle, Georgette, maintenant ?
— Elle gambade dans le pré ! On ne l’a jamais vue aussi heureuse depuis qu’elle est née ! répond Marguerite. 
Les deux enfants se regardent et se comprennent : 
— On va avoir un gros problème, commente Léa. 
— Oui, un très gros problème, confirme Eliot en hochant la tête. 

À suivre…
Samedi, 10h30, à la médiathèque de Crémeaux !